Dépistage du VIH sans ordonnance : où en est-on ?

Publié le : 28 février 2022

« VIH TEST »

Dépistage du VIH sans ordonnance :
où en est-on ?

La loi de financement de la sécurité sociale (LFSS) pour 2022 a entériné la généralisation du dispositif de dépistage du VIH sans ordonnance, appelé officiellement l’offre « VIH TEST », dans tous les laboratoires de biologie médicale à compter du 1er janvier 2022. Deux mois après l’échéance, il manque toutefois encore quelques éléments essentiels pour que la généralisation de ce nouveau dispositif soit effective. Les derniers éléments sont en cours d’arbitrage et de validation. Point de situation.

 

Un enjeu de santé publique et un enjeu pour la profession

La LFSS 2022 a validé la généralisation de l’expérimentation réussie Au Labo Sans Ordo (ALSO) qui a été menée à Paris et dans les Alpes-Maritimes du 1er juillet 2019 au 31 décembre 2020.

L’objectif est de multiplier les possibilités de dépistage pour la population, d’autant qu‘à ce jour le bilan des Centres gratuits d’information, de dépistage et de diagnostic (CeGIDD) n’est pas probant.

Ce dépistage VIH, directement aux laboratoires, sans ordonnance et sans avance de frais, est ouvert à tous les assurés sociaux (sur attestation de droits à la Sécurité sociale ou à l’AME). Les LBM doivent orienter les personnes sans droits ouverts vers le CeGIDD le plus proche.

Cette possibilité de se faire dépister directement au laboratoire sans ordonnance et de voir le prix du test VIH pris en charge par l’Assurance maladie est un premier exemple du rôle de prévention et de dépistage que peuvent jouer les biologistes médicaux à l’avenir. La réussite de la généralisation de ce dispositif est donc importante pour la profession.

Les éléments clés du dispositif

  • L’information des biologistes médicaux et de la population de l’existence de cette offre « VIH TEST ».
  • La diffusion aux laboratoires des éléments administratifs permettant le remboursement du dépistage par l’Assurance maladie et la traçabilité des tests.
  • La mise en place d’un dispositif d’information et d’accompagnement des patients, tout particulièrement ceux dépistés positifs, afin qu’ils entrent dans un circuit de prise en charge.

Le dispositif s’appuie sur l’expertise du biologiste dans le dépistage sérologique VIH mais aussi sur sa maîtrise des outils de confirmation du diagnostic biologique.

Ce qui est prêt…

  • Les kits de communication pour les LBM et vers les patients sur l’offre « VIH TEST » sont prêts.
  • Le numéro de prescription unique national à renseigner dans la FSE par le LBM pour générer la facturation est connu. Il s’agit du n° AM 29199110 7
  • Le document national à joindre à la facturation et permettant le rapprochement de pièces justificatives est prêt.

… et ce qui est encore en arbitrage

Reste quelques éléments importants aujourd’hui non encore validés :

  • Le numéro vert national que le biologiste médical doit appeler pour s’assurer de la bonne prise en charge d’un patient positif par un service médical d’infectiologie. Des arbitrages sont en cours sur le choix du numéro.
  • La base de données de messages textuels à joindre aux résultats, y compris des messages de prévention des IST pour les résultats négatifs.
  • Le dispositif de formation des biologistes médicaux à l’annonce.

Des documents permettant de faire un point précis sur tous les aspects du dispositif comme des logigrammes de prise en charge sont également en cours de validation.

D’autre part, chaque ARS est invitée à créer un comité de pilotage régional regroupant les différentes parties prenantes de ce dispositif. Les premières réunions sont en cours dans les différentes régions.

Newsletter 28 février 2022 – Syndicat des Biologistes –

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